Pendant que s’engagent les négociations sur la charte de Développement Durable de Roissy CDG, FedEx poursuit son extension, avec son lot de nuisances nocturnes.
L’ADVOCNAR s’insurge contre le laxisme des pouvoirs publics face à un développement économique méprisant la santé des populations riveraines.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE Mercredi 21 octobre 2009
FeDex vient d’annoncer une extension des terrains et des bâtiments mis à sa disposition àRoissy CDG.
Cette extension n’apportera que des nuisances supplémentaires et des vols de nuit. Elle nnonce aucune création d’emploi. Au contraire FeDex et ses agences d’intérim licencient.
Le Conseil d’Administration de l’ADVOCNAR constate que l’extension des moyens mis à la disposition de FeDex n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les riverains et qu’il n’y a aucune transparence sur le financement comme sur l’usage des moyens supplémentaires alloués.

L’ADVOCNAR pose plusieurs questions aux pouvoirs publics qui semblent, encore une fois, oublier leur rôle régulateur …

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En savoir plus :
 Le communiqué de presse FeDex


Le commentaire de l’ADVOCNAR :
Par Jean-Claude Marcus, membre du conseil d’administration, responsable de l’antenne d’Ecouen

Le Conseil d’Administration de l’ADVOCNAR a pris connaissance du communiqué de presse de Fedex : A l’occasion de son 10ème anniversaire, le hub de FedEx Roissy-CDG inaugure sa nouvelle extension.

Ce communiqué annonce officiellement :

« Fruit du partenariat entre FedEx et Aéroports de Paris, l’investissement de 158 millions US$ alloué à la construction de nouvelles installations permettra à FedEx de continuer à proposer un niveau de service optimal à ses clients :

–         Superficie totale de 77 000 m²
–         Superficie de la zone de tri passant de 49 600 à 72 000 m²
–         Capacité de tri passant de 54 000 à 61 500 colis par heure
–          Zone de fret et de produits dangereux de 1 400 m² à 13 000 m²
–         300 vols par semaine.

L’ADVOCNAR constate que l’extension des moyens mis à la disposition de Fedex n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les riverains et qu’il n’y a aucune transparence sur le financement comme sur l’usage des moyens supplémentaires alloués.

Chaque point mis en avant par Fedex mérite d’être attentivement analysé.

L’extension de la zone de tri de 49.600 m2 à 72.000 m2 semble réalisée sur le terrain initialement national, celui que la Cour des Comptes considère comme bradé au moment de la privatisation d’ADP. Quelle est la contrepartie payée par Fedex ? Quelle forme prend-elle ? Y aurait-il un accord consenti sans transparence?

La capacité de tri passe de 54.000 colis à 61.500 colis/heure. C’est la capacité de tri qui crée l’emploi, or celle-ci n’augmente que de 15% quand la superficie de la zone augmente, elle, de 75%. C’est donc tout simplement le transbordement à l’escale de Roissy qui est augmenté, c’est à dire les nuisances sonores et atmosphériques, et non pas l’emploi.

La zone de fret et de produits dangereux passe, elle, de 1.400 m2 à 13.000 m2, soit une multiplication par 9 de sa surface. De quels produits dangereux s’agit-il ? Roissy CDG devient il l’aéroport de stockage des produits dangereux qui survoleront neuf fois plus l’agglomération parisienne et tout particulièrement les populations denses et défavorisées de l’Ouest de la Plaine de France ? Ces survols sont d’autant plus dangereux et nuisibles qu’ils ont lieu de nuit au-dessus de cités-dortoirs.

Fedex et ADP annoncent cette extension comme une victoire et se félicitent de programmer 300 vols par semaine. Toutefois ils oublient de préciser les types d’avions, et s’ils ont enfin éliminés les plus anciens, c’est à dire les plus bruyants, les plus polluants, les plus dangereux, aussi. Ils omettent aussi d’annoncer les heures, qui sont le plus souvent la nuit ou tard le soir et tôt le matin. Ils passent encore une fois sous silence les trajectoires, le plus souvent au-dessus des zones les plus peuplées, des populations les plus jeunes, les plus pauvres, les plus fragiles.

Trois grandes questions devraient être posées par notre représentation nationale, du moins celle qui se soucie de la santé de la population et de l’avenir de la planète :

  1.  Qui a payé les 158 millions de dollars d’investissement en faveur de Fedex ?
  2. Qui va supporter le bruit et les pollutions des avions Fedex qui sont toujours chargés au maximum, y compris les avions les plus anciens, les plus bruyants et, donc, les plus polluants ?
  3.  Comment se fait-il que cette extension s’accompagne néanmoins de licenciements chez Fedex et ses fournisseurs d’intérim ?

Pour résumer la situation créée par ce favoritisme, nous pourrions dire que les emplois créés par le trafic du fret sont de plus en plus coûteux pour la collectivité et qu’ils obèrent de plus en plus la création d’emplois locaux durables.

L’ADVOCNAR est résolument contre le transport des pommes chiliennes, des fraises d’Afrique du Sud, du faux « Viagra » chinois, contre le colisage à l’étranger de pièces ou de denrées parfois produites chez nous, parfois contrefaites, souvent inutiles ou dangereuses, toujours favorisées par une fiscalité ou taxation nationale, sociale ou environnementale minorées au regard des standards européens et français.

L’ADVOCNAR est résolument contre le favoritisme réservé à Fedex et s’interroge: y a-t-il des contreparties consenties à cette rupture d’égalité?

Roissy CDG concentre déjà 90% du fret aérien en France. La plupart des vols cargos survolent des agglomérations denses la nuit ou tard le soir ou bien tôt le matin. Les populations exposées aux nuisances et aux risques sont aussi très jeunes. Le rôle régulateur de l’Etat serait-il de concentrer à Roissy tout le fret aérien français puis européen en sacrifiant toujours plus les populations les plus fragiles ?