Report de l’aérien vers le ferroviaire : un petit pas en avant

12.07.2010 – Le Journal de l’Environnement

L’avant-projet de Schéma national des infrastructures de transports (SNIT) a été présenté par le ministère de l’environnement mardi 13 juillet. Il sera soumis à concertation pour une finalisation d’ici la fin de l’année. Outil de mise en œuvre du Grenelle de l’Environnement, le projet de SNIT veut rompre avec les modes de transports classiques par route et privilégier les alternatives. Son programme d’investissements de 170 Mds€ sur 20 à 30 ans sera destiné en priorité au mode ferroviaire (51,9%), aux transports collectifs urbains (32,3%) et au mode fluvial (9,2%), la route arrivant au 4e poste (4,5%) devant le mode portuaire (1,6%) et l’aérien (0,5%).

Est ainsi prévue la construction de 4.000 km de lignes ferroviaires (dont les 2.000 km de lignes à grande vitesse d’ici 2020 prévues dans la loi Grenelle 1), du Canal Seine Nord Europe et de 370 km de voies d’eau à grand gabarit ainsi qu’une dizaine de projets portuaires.

Une soixantaine d’actions portant sur l’optimisation du système de transport existant et sur l’amélioration des performances énergétiques et environnementales des infrastructures et équipements de transport, sont détaillées dans des fiches individuelles.

Le projet identifie également les grands projets d’infrastructures dont la réalisation apparaît « souhaitable », qu’ils soient cohérents ou pas avec les orientations du Grenelle, ou qu’ils aient fait l’objet d’un choix politique voire d’une loi ou non. Deux projets d’aéroports ont ainsi été retenus: celui de Mayotte et celui de Notre-Dame des Landes (Loire Atlantique). Ce dernier fortement contesté par les environnementalistes, est toutefois conditionné « à l’existence d’une desserte satisfaisante en transports collectifs ».

Le projet de SNIT ne prévoit pas d’augmentation de la capacité globale du réseau routier ou autoroutier, affirme le Meeddm. « En matière routière, les projets proposés répondent uniquement à des exigences de sécurité, à de légitimes préoccupations de désenclavement et d’équité territoriale, et à la volonté d’effacement de quelques points de sérieuse congestion du trafic. » Le projet devra faire l’objet d’une large consultation du public et des élus locaux, d’un avis de l’autorité environnementale, d’une concertation interministérielle, d’un examen au Conseil économique, social et environnemental puis d’un débat au parlement. Le schéma final sera arrêté avant la fin de l’année.

Ce projet vise un report en 2030 d’au moins 10 milliards de tonne-kilomètre de marchandises et d’au moins 2,5 milliards de voyageur-kilomètre de la route vers le ferroviaire, et d’au moins 2 milliards voyageur-kilomètre de l’aérien vers le ferroviaire. Mais aussi une économie d’environ 100 millions de tonnes de CO2 sur 50 ans (soit 2 millions de tonnes par an).

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Sabine Casalonga

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