Désintox concernant les retombées « miraculeuses » de Roissy en termes de richesses économiques et d’emplois

07.07.2010 – Revue « Territoires » juin – juillet 2010

On a beaucoup parlé de l’opacité du ciel clouant les avions au sol avec les fumées du volcan Eyjafjöll. Mais voilà près de quarante ans que règne une absence totale de visibilité sur les décisions qui ont prévalu à la création et au développement du pôle de Roissy, censé avoir des retombées «miraculeuses» en termes de richesses économiques et d’emplois. Désintox.

Qu’elle était jolie, dans les années 60, cette plaine de France, avec ses blés ondulant à perte de vue sur une des meilleures terres d’Europe. Mais le destin de Roissy – petit village tranquille de 1 700 habitants – bascule quand les dirigeants d’Aéroports de Paris (ADP) arpentent la région parisienne à la recherche d’un site pouvant succéder à Orly, qui sature. Ils jettent leur dévolu sur « le seul endroit à 30 kilomètres de Paris-Notre Dame où il suffisait d’exproprier trois fermes pour pouvoir obtenir 2 900 hectares… » (phrase entendue personnellement lors d’une réunion au siège d’ADP).
Aveu doublement éloquant : avec une telle taille d’exploitation, les propriétaires ne sont plus des agriculteurs, mais de véritables industriels. Quant au choix du territoire, il s’agit d’une pure opportunité foncière qui permet d’acheter au prix agricole un substantiel pactole de terres à bâtir. Mais, pour obtenir les autorisations d’aménagement successives, pendant quarante ans, le discours de l’État, relayé par la plupart des élus de gauche et de droite, est de déguiser cette opération spéculative en faisant croire aux habitants que Roissy va générer une manne de richesses économiques et d’emplois considérable, à laquelle il faut absolument « accéder ». C’est pourquoi il faut sans cesse

urbaniser la Plaine de France pour continuer à bénéficier des retombées supposées mirifiques de l’aéroport…

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