Bruit et pollution des avions: notre santé en danger
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Le transport aérien qui est, et sera plus encore demain, un contributeur important au réchauffement climatique mondial, a aussi un impact démontré par de nombreuses études internationales sur la santé des populations survolées.

Le bruit tout d’abord : la Commission Européenne reconnaît que le bruit des avions est de plus en plus mal accepté en Europe (communiqué novembre 2009). Le problème est de grande ampleur ; le bruit du trafic aérien gêne plus de 20 millions de personnes en Europe et plus de 3 millions vivent dans des zones Lden >= 55dB, niveau de bruit critique pour la santé.

Les impacts sanitaires de l’exposition au bruit sont divers, comprenant l’impact sur l’audition mais surtout les effets dits « extra auditifs » effets sur le sommeil, sur le système cardio-vasculaire, sur le système endocrinien, sur le système immunitaire, sur la santé mentale et les effets subjectifs, effets du bruit sur les attitudes et le comportement social, effets sur les performances, effets sur la communication. Le rôle du bruit des avions la nuit sur l’hypertension artérielle et ses conséquence sur l’infarctus du myocarde et les attaques vasculaires cérébrales (AVC) a été mis en évidence la première fois par une grande étude internationale (HYENA, 2005) confirmé depuis par plusieurs études de cohortes en Europe.

La pollution ensuite : Kérosène = gasole, avions = diesel. Il s’agit donc principalement d’oxydes d’azote et de particules fines mais aussi à proximité des aéroports de dérivés organiques volatiles et de benzène dont l’effet cancérogène est reconnu. Cette pollution est très importante, même si elle a été minimisée par les critères retenus par le lobby du transport aérien et continuera à croître dans les années à venir car pour les NOx par exemple, les solutions mises en place pour les émissions industrielles, pour les véhicules diesels lourds et bientôt pour les automobiles ne sont pas possibles pour les avions…

Plusieurs études récentes notamment par l’institut de veille sanitaire (InVS) sont formelles : il existe bien une relation quantitative entre l’ensemble des affections et pathologies spécifiques (broncho-pneumopathies chroniques obstructives, asthme, infection des voies respiratoires, pneumonie) et l’exposition aux polluants caractéristiques de l’aérien. En ce qui concerne l’asthme, le risque d’apparition de cette maladie invalidante est majoré de 30 % par rapport aux enfants vivant en milieu sain. Ce risque est augmenté de 20 % pour les autres maladies.

Le dioxyde d’azote (NO2) demeure le principal traceur des activités du transport aérien. Il provoque des affections spécifiques bronchiques et augmente la sensibilité des bronches aux infections, surtout chez l’enfant.
Les particules fines générées par la combustion du kérosène (MP10 – MP2,5) pénètrent d’autant plus profondément dans l’arbre bronchique qu’elles sont de petite taille. Elles peuvent altérer la fonction respiratoire, et avoir des effets mutagènes et cancérigènes à long terme.
Il en est de même pour les composants organiques volatiles (COV).
Le dioxyde de soufre (SO2) est un irritant des muqueuses des voies respiratoires supérieures.
L’ozone provoque des irritations oculaires, de la toux et une altération de la fonction pulmonaire.