grâce à la ténacité des associations de riverains, ce problème est en cours de correction.

13.06.2014 – Article extrait de « Liaison » n° 161 IDFE

Les associations de riverains obtiennent
la suppression du sifflement des A320

Historique. Cette victoire montre que des aménagements peuvent être apportés pour améliorer les conditions de vie des habitants à proximité des aéroports. Mais les pouvoirs publics continuent de reculer sur des décisions importantes.

Les associations de riverains des grands aéroports de la région parisienne viennent d’obtenir une victoire encourageante dans la lutte contre les nuisances aériennes. Le bruit strident, spécifique des avions de la famille des Airbus A320 (A318, A319 et A321 ), vient enfin d’être corrigé par le constructeur. Airbus a trouvé une solution simple et peu onéreuse, mais qui a dû satisfaire à de longues procédures de certification. Elle consiste à placer, devant les orifices des cavités, une petite pièce qui génère un tourbillon et permet une réduction substantielle de bruit de 9 à11 dB(A) à 20 km du seuil des pistes. Cette modification est désormais apportée en série aux avions en production et un kit de montage est proposé aux compagnies aériennes en vue de la maintenance de leur flotte .

Inertie des pouvoirs publics

Cette amélioration est représentative des difficultés auxquelles se heurtent les associations de bénévoles face à l’inertie des pouvoirs publics. Elle avait été évoquée pour la première fois en 2003 au cours d’une réunion de la commission consultative (CCE) de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle. Entre 2003 et 2010 , l’Association pour le Respect de l’Environnement et du Cadre de vie (AREC), appuyée par d’autres associations de riverains, a saisi les autorités sans avoir été entendue. Il aura fallu attendre 2011 pour que la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) accepte d’étudier le phénomène en menant une campagne de mesures acou stiques aux abords del’aéroport.
Le bruit strident se produit avant l’atterrissage, en phase d’approche de l’aéroport, lorsque la vitesse de l’avion décroît de 240 à 180 nœuds, c’est-à-dire sur une distance comprise entre 50 et 12 km du seuil de piste. En s’engouffrant à l’intérieur des quatre cavités situées sous les ailes, sortes d’évents servant à réguler la pression des réservoirs de kérosène, l’air entre en résonnance et produit un sifflement omnidirectionnel perceptible partout.Il s’agit d’une véritable agression qui transperce les murs des habitations, pénètre dans les chambres et qu’aucun dispositif d’isolation phonique ne peut stopper.

5 500 appareils dans le monde

Le sifflement n’est toutefois malheureusement pas à la veille de disparaître complètement parce que, d’une part, la cadence de fabrication du kit est limitée à 10 par mois et, d’autre part, le nombre d’appareils de la famille Airbus A320 en service dans le monde dépasse 5 500. Ces derniers représentent 45% des mouvements à Paris-Charles de Gaulle et 60% à Paris-Orly. Pour sa part, Air France devrait mettre en conformité ses 127 appareils d’ici la fin 2015, mais l’incertitude demeure pour les 194 appareils d’Easyjet et pour les 157 appareils de Lufthansa.
La croissance annoncée du trafic aérien et le développement du Grand Paris vont provoquer une aggravation des pollutions atmosphérique et sonore. L’inquiétante densification de l’agglomération exigera l’adoption de mesures drastiques innovantes, telles que des délocalisations. Cest pourquoi, les associations continueront de se battre pour obtenir des avancées concernant la réduction des vols de nuit, l’instauration de la descente continue, et le plafonnement du trafic aérien au dessus de la région.

Louis Gaulet« Liaison » n°161« Liaison » n°161 (L’article ci-dessus est en page 19)

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