01.03.2017 – Le Parisien
Paris, ce mercredi. Françoise Brochot présidente de l’Advocnar, Louis Cofflard, avocat des associations et Patric Kruissel, administrateur de l’Advocnar.
Les associations de défense des riverains contre les nuisances sonores des aéroports franciliens vont donner une nouvelle tournure à leur combat. Réunies au sein d’un collectif mené par l’Association de défense du Val-d’Oise contre les nuisances aériennes (Advocnar) et le collectif Alerte nuisances aériennes, elles vont déposer un recours devant Conseil d’Etat pour demander l’application de la directive européenne 2002/49/CE.
« [Cette directive] représente une opportunité formidable d’obtenir des mesures de réduction de bruit », a annoncé Françoise Brochot, présidente de l’Advocnar, ce mercredi. Ce texte impose aux Etats membre de réaliser une cartographie du bruit aux abords des aéroports de plus de 50 000 mouvements et de mettre en place des mesures pour réduire les nuisances regroupées au sein de plans de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE). « On s’aperçoit que ces plans sont tout à fait insuffisants, ils ne comportent pas de nouvelles mesures pour apporter une diminution du bruit et pour réduire la population survolée. » Celui d’Orly est en place depuis 2013 et celui de Roissy date de 2016. Quant à celui du Bourget, il n’est toujours pas en vigueur. « Or la directive européenne prévoyait que ces plans soient en place en 2008 », rappelle François Brochot.
Les associations souhaiteraient que ces plans soient le moyen de mettre en place différentes actions qu’ils réclament depuis plusieurs années : réduction des vols de nuit, augmentation de l’angle d’atterrissage, poursuite de la pose de kits permettant de réduire le sifflement des A320, empêcher la sortie prématurée des trains d’atterrissage et des volets, etc. « Ces mesures ont été mises en place ailleurs, elles ont prouvé leur efficacité et n’ont pas mis à mal le transport aérien dans sa dimension économique », a assuré Françoise Brochot. Or à l’heure actuelle, les PPBE semblent plutôt vides aux yeux des associations. « Ils devraient contenir des mesures, ils n’en contiennent pas. Ils se contentent de mettre en avant l’existant, c’est-à-dire des mesures qui ont été mises en place ces dix dernières années », ajoute-t-elle.
Avec cette action en justice, les associations ne souhaitent pas obtenir des compensations financières mais plutôt entamer un dialogue avec l’administration pour obtenir des mesures concrètes. Le collectif a saisi le Premier ministre le 26 décembre dernier, deux mois plus tard ils peuvent se considérer sans réponse et donc à même de lancer une procédure avant le 26 avril. « L’idée ce n’est pas de faire du contentieux pour faire du contentieux, souligne Louis Cofflard, avocat des associations. On peut très bien aboutir à quelque chose avant que la justice se prononce. »
Pour se faire entendre les associations ont donc fait appel aux collectivités pour mener cette campagne. Les maires de Saint-Prix (Val-d’Oise) et Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) sont déjà mobilisés et d’autres devraient suivre.
Thibault Chaffotte
leparisien.fr