21.06.2017 – Le Parisien

Roissy-en-France. L’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle doit accueillir un nouveau terminal en 2025. Il doit permettre d’accueillir près de 30 millions de passagers par an. LP/Olivier Boitet

Le T4 devrait permettre à l’aéroport Charles De Gaulle de passer la barre des 100 millions de passagers à l’année. Une réalisation qui inquiète déjà localement.

Il est annoncé depuis plusieurs années déjà. Mais les contours du futur terminal T4 prévu sur l’aéroport de Roissy étaient encore très flous. Le groupe Aéroport de Paris qui porte cet énorme projet devient de plus en plus précis.

« L’idée c’est d’anticiper la croissance du trafic aérien d’ici le milieu de la prochaine décennie », souligne Edward Arkwright, directeur général du groupe ADP, pour justifier la réalisation. Il rappelle que celui-ci connaît une évolution de + 2,5 % par an. « Notre stratégie a été d’optimiser l’infrastructure et nous continuons à le faire, mais on sait qu’on sera saturé en 2020 », ajoute-t-il.

À cette échéance, il prévoit que l’aéroport de Roissy atteindra 75 M de passagers par an, contre 67 M actuellement. Ce nouveau terminal devrait être construit à partir de 2022 en plusieurs morceaux pour ne pas être surdimensionné au début de sa mise en service en 2025. Achevé, sa capacité atteindra les 30 M de passagers, soit la fréquentation actuelle d’Orly. Le terminal devrait se situer dans une zone au nord du terminal 2 F (voir infographie) et disposera d’une gare dédiée sur la future ligne 17 du métro automatique du Grand Paris.

Ce projet représente un enjeu technologique important pour ADP. « On a développé une démarche d’innovation qui a pris énormément d’ampleur », indique Edward Arkwirght. Pour essayer d’imaginer au mieux à quoi ressemblera ce terminal, le groupe a lancé un concours baptisé « Play your airport ». Start-ups, étudiants, salariés de la plate-forme, voyageurs sont appelés à proposer leurs idées sur l’aéroport de demain.

Un projet controversé localement

Pour les habitants du secteur, ce projet représente des opportunités d’emploi (4 000 par million de passagers), mais aussi de désagréments. « C’est une erreur de continuer à investir à cet endroit, plaide Françoise Brochot, présidente de l’Association de défense du Val-d’Oise contre les nuisances aériennes (Advocnar). Il serait grand temps de penser à limiter le trafic aérien et à le mettre là où ça impacte le moins la population. » C’est aussi le point de vue du maire PS de Gonesse, Jean-Pierre Blazy. « Je pense que l’aéroport ne peut pas croître indéfiniment, souligne-t-il. On n’a pas atteint le maximum de ses capacités, mais on est déjà en situation de saturation environnementale. »

Edward Arkwright souligne que le cadre légal protège déjà la population. « Il y a des règles sur l’évolution du trafic aérien, rappelle-t-il. À Roissy, nous sommes limités sur le volume de bruit. » Avec ce nouveau terminal, Roissy serait capable d’atteindre 900 000 mouvements d’avions par an, selon Le Point. L’Advocnar estime le trafic actuel à 480 000 mouvements par an.

Thibault Chaffotte

leparisien.fr

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