25.08.2018 – Le Parisien

Les riverains des aéroports sont particulièrement touchés par les nuisances aériennes. LP

Une étude réalisée par Bruitparif, unique en France, a permis d’identifier les zones les plus touchées par les nuisances sonores. Elles auraient un impact important sur la santé des habitants.
Et si l’Enfer, c’était le bruit ? Selon un diagnostic récemment établi par Bruitparif, « près d’un million de personnes sont hautement gênées par le bruit des transports » sur les 7 millions d’habitants que compte la Métropole du Grand Paris. Le sommeil de 500 000 d’entre eux serait aussi « très perturbé » par les trafics routiers, aériens et ferroviaires, « les principales nuisances sonores au niveau métropolitain », précise Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif.

Une véritable pollution de masse aux effets insidieux car invisibles. Mais pourtant bien réels en Ile-de-France, l’agglomération française où ils sont les plus marqués. Selon Bruitparif – qui s’est appuyé sur une méthodologie de l’Organisation mondiale de la santé – les résidents des zones les plus durement frappées perdent jusqu’à 19 mois de vie en bonne santé, alors que la moyenne est de 8 mois dans l’ensemble de la métropole.

« Le bruit, tout le monde pense pouvoir vivre avec, poursuit Fanny Mietlicki. Sans se rendre compte du stress et de la fatigue qu’il génère. » Les résultats de cette étude, une première en France, seront donc extrêmement précieux pour endiguer ce fléau sanitaire que les autorités jugent aussi délétère que la pollution de l’air.

Parmi les zones les plus touchées figurent celles où se trouve un aéroport. Le diagnostic pointe clairement les habitants des environs d’Orly comme les plus touchés par le phénomène. « Il doit en être de même autour de l’aéroport de Roissy, qui n’a pas été pris en compte par l’étude, précise la directrice de Bruitparif. Les secteurs les plus impactés cumulent le bruit des avions avec celui des transports routiers qui desservent les zones aéroportuaires. »

Construire un autre aéroport à Montargis ?

Les nuisances aériennes, un sujet « particulièrement sensible » en Ile-de-France qui compte 3 aéroports (avec celui du Bourget) et un héliport, à Issy-les-Moulineaux, reconnaît la Métropole du Grand Paris.

Mais que ses élus comptent prendre à bras-le-corps : Jacques-Alain Bénisti, maire (LR) de Villiers-sur-Marne et conseiller métropolitain délégué à la mise en œuvre des mesures de lutte contre les nuisances sonores appelle l’ensemble des acteurs du secteur à « élaborer d’ici la fin de l’année 2018 un plan d’actions métropolitain à la hauteur des enjeux ».

Parmi ses propositions, une retient particulièrement l’attention : construire un nouvel aéroport dans les environs de… Montargis (Loiret). « L’aéroport d’Orly est l’un des rares en Europe à avoir prospéré dans une zone de plus en plus urbanisée. À part le faire déménager, il n’y a pas de solutions. »

Le revêtement antibruit comme solution ?

Les habitants des abords du boulevard périphérique et des principales autoroutes sont également les premières victimes des nuisances sonores, et ce malgré les dispositifs antibruit déjà mis en place. Mais une nouvelle technologie, déjà présente sur certaines portions du périph’ et des autoroutes A4, A6 et A86, pourrait y remédier en partie : le revêtement antibruit. Malgré des retours mitigés de riverains, il serait capable de diviser par trois le bruit provoqué par automobiles et camions.

Les deux-roues motorisés, dont certains sont particulièrement bruyants, sont également identifiés comme une source importante de nuisances sonores. Quant au trafic ferroviaire, il s’agit plus pour le moment d’identifier des « zones calmes » qui seront sanctuarisées afin qu’aucune nouvelle ligne ne puisse y voir le jour.

Des concertations doivent être menées, diagnostic à l’appui, avec les habitants et les associations des zones les plus touchées, afin de dégager des pistes de travail.

 

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