13.06.2019 – Actu-Environnement

 

« L’Etat n’a pas justifié la contradiction relevée par les participants entre l’augmentation du trafic aérien et les engagements climatiques de la France », pointe la Commission nationale du débat public (CNDP) au sujet du développement de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. L’autorité administrative indépendante a publié mercredi 12 juin le bilan de la concertation qui s’est déroulée du 12 février au 12 mai 2019 sur le projet du Groupe ADP. Ce dernier souhaite augmenter les capacités de l’aéroport par la construction d’un quatrième terminal en vue de recevoir 40 millions de passagers supplémentaires d’ici 2037.

Les garants chargés de cette concertation ont constaté « l’absence de l’Etat stratège pendant la concertation ». « Cette absence a constitué une faiblesse car l’hypothèse d’évolution du trafic aérien dans laquelle s’inscrit ce projet est avant tout un choix politique et économique », pointe la CNDP, qui constate que la prise en compte de la croissance du trafic aérien et son accompagnement semble être la seule option retenue par l’Etat.

Le Groupe ADP s’est attaché à répondre aux questions posées de manière de plus en plus précise, ce qui « a permis une progression du débat », relèvent en revanche les garants. Les thèmes débattus étaient centrés sur les impacts sanitaires et environnementaux, d’une part, sur les perspectives de développement économique (accès à l’emploi, accessibilité à la plateforme, association des riverains, etc.), d’autre part.

Les garants ont identifié les points que le maître d’ouvrage doit approfondir : définition de la neutralité carbone, hypothèse d’une augmentation de l’emport, accès à l’aéroport pour les communes les plus proches, diminution de l’impact des travaux…. Mais aussi ceux qui relèvent de l’Etat : hypothèses de croissance du trafic, effets sanitaires cumulés du bruit et de la pollution atmosphérique, position du gouvernement sur une éventuelle taxation du kérosène… L’occasion est d’ores et déjà donnée à l’exécutif de se prononcer sur ce dernier point à l’occasion de la discussion de plusieurs amendements au projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) proposant cette taxation. Quant au maître d’ouvrage, il dispose de deux mois pour apporter une réponse aux demandes de précision des garants.

Laurent Radisson

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