Après la pandémie, l’urgence est de repenser le transport aérien !

Dans le contexte de la crise COVID19, l’ADVOCNAR demande que le transport aérien, activité polluante reposant sur l’utilisation quasi-exclusive d’énergies fossiles et bénéficiaire d’aides massives de la part des contribuables, prenne un virage pour préserver vraiment le bien commun.

I. L’Europe et ses Etats membres doivent mettre en place le respect de l’Accord de Paris,

car la compensation des émissions carbonées et l’achat de droits à polluer sont des scandales qui montrent les limites d’une activité qui ne s’est toujours pas engagée dans la réduction de ses effets toxiques. Le kérosène doit être taxé comme le carburant automobile de façon plus juste incluant l’impact environnemental. Les projets d’extension d’aérodromes doivent être abandonnés en l’absence de vision sur l’avenir de l’aérien et il est urgent de mettre en place la promotion des déplacements en train (TGV et train de nuit) en France et en Europe, à des prix raisonnables et équitables.

II. Une réduction efficace des pollutions sonores et atmosphériques des aérodromes doit être rapidement mise en œuvre avec obligation de résultat pour la santé des populations

En conséquence, l’ADVOCNAR demande uniquement des mesures de bon sens : l’adjonction aux indices de mesure du bruit utilisés aujourd’hui d’un indice évènementiel basé sur la répétitivité de l’émergence du bruit aérien, des objectifs de réduction de bruit chiffrés et contraignants pour tous types d’aéronefs, la suppression progressive des vols de nuit pour obtenir à terme un couvre-feu à Roissy CDG, car ils portent gravement atteinte à notre santé et enfin l’interdiction des avions les plus bruyants sur le sol national, comme cela est déjà pratiqué dans certains aéroports en France ou à l’étranger.

Pour la pollution atmosphérique, l’Europe a adopté des valeurs-limite, mais la France permet au transport aérien de s’exonérer de contraintes fortes grâce à une législation permissive et trompeuse: on évalue uniquement la pollution des avions au sol, et on se contente de réduire cette pollution ramenée au nombre de passagers + fret, et non dans sa globalité ! Résultat : la pollution liée au trafic aérien a augmenté en valeur absolue en Ile-de-France. Les associations demandent de prendre en compte également les émissions en vol et de les réduire en valeur absolue, comme préconisé en vain par l’ADEME dès 2018.

Si les populations survolées ou habitant des zones plus lointaines veulent survivre en bonne santé, le transport aérien doit respecter ses engagements officiels et réduire dès maintenant ses impacts sonores chimiques et climatiques qui ont des conséquences graves. A titre d’exemple, rappelons que la pollution aérienne augmente fortement la mortalité, y compris celle causée par le COVID, et tue environ 790 000 Européens par an, dont 48 000 en France ! Qu’attendent les autorités pour nous protéger ?


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