Pollution et santé

Pollution atmosphérique et santé publique

Les principaux polluants générés par l’aviation ayant un effet avéré sur la santé sont :

  •  le monoxyde de carbone (CO) qui résulte de la combustion incomplète, surtout au roulage
  •  les oxydes d’Azote (NOx), émis lors de la combustion
  • les particules fines (PM10, 10 microns et PM2.5, 2.5 microns), effluents de combustion du kérozene et gazole. Pas de possibilité de filtre à particules sur les avions
  •  les COV (Composés Organiques volatiles), hydrocarbures. Parmi les COV, le Butadiène-1,3, le Benzène, dangereux pour le fœtus et cancérogène
  • les HAP (Hydrocarbures aromatiques polycycliques) ; certaines particules en contiennent. Nocifs pour le fœtus et cancérogènes !

Les populations survolées, des centaines de milliers de personnes, sont soumises à une exposition régulière !

Les principaux impacts de la pollution atmosphérique sur la santé sont les suivants :

  • problèmes respiratoires tels que la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), l’asthme, la bronchiolite,
  • maladies et événements cardiovasculaires,
  • dysfonctionnements du système reproducteur et du système nerveux central,
  • cancer du poumon,
  • le changement climatique résultant de la pollution de l’environnement affecte la répartition géographique de nombreuses maladies infectieuses.

Quelques études récentes :

♦ L’étude des impacts de la pollution atmosphérique sur l’environnement et la santé, publiée en 2020 dans la revue Frontiers in Public Health section Environmental Health, conclut que les particules de diamètre variable provoquent des maladies respiratoires et cardiovasculaires, des dysfonctionnements du système reproducteur et du système nerveux central, et le cancer.
Les maladies causées par les autres polluants atmosphériques comprennent principalement les problèmes respiratoires tels que la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), l’asthme, la bronchiolite, ainsi que le cancer du poumon, les événements cardiovasculaires, les dysfonctionnements du système nerveux central et les maladies cutanées.
Enfin, le changement climatique résultant de la pollution de l’environnement affecte la répartition géographique de nombreuses maladies infectieuses, tout comme les catastrophes naturelles.

♦ Le rapport « Impact à court terme du dioxyde d’azote (NO2) sur la mortalité dans 18 agglomérations » publié le 3 septembre 2019 et mis à jour le 22 janvier 2020 est disponible sur le site Santé publique France.
Résultats : une augmentation 10 µg.m-3 de NO2 du jour et de la veille se traduit par une augmentation de 0,75 % de la mortalité non accidentelle. Les effets du NO2 sont plus importants chez les personnes âgées de 75 ans et plus. Pendant la saison chaude, une augmentation 10 µg.m-3 de NO2 se traduit par une augmentation de 3,07 % de la mortalité non accidentelle le jour suivant chez les personnes âgées de 75 ans et plus. Ces associations sont stables à l’ajustement sur les PM10.
Conclusion : les résultats confirment que l’exposition au NO2, en tant que traceur de la pollution lié au trafic, est associé à court terme avec la mortalité, même à des concentrations, en moyenne annuelle, conformes à la réglementation européenne et à la valeur guide de l’OMS (40 µg.m- 3).

♦ Le rapport « Impacts de l’exposition chronique aux particules fines sur la mortalité en France continentale et analyse des gains en santé de plusieurs scénarios de réduction de la pollution atmosphérique » publié le 1er janvier 2016 et mis à jour le 16 septembre 2019 est disponible sur le site Santé publique France.
Le poids sanitaire de la pollution par les particules fines PM 2,5 en lien avec l’activité humaine est estimé à 48 000 décès par an, ce qui correspond à 9 % de la mortalité en France et à une perte d’espérance de vie à 30 ans pouvant dépasser 2 ans. L’exposition à la pollution de l’air, notamment aux particules fines, contribue au développement de maladies chroniques telles que des maladies cardiovasculaires, respiratoires ou encore neurologiques, et des cancers. Elle favorise également des troubles de la reproduction et du développement de l’enfant. Elle aggrave aussi les symptômes de maladies chez des personnes souffrant de pathologies chroniques.

♦ L’étude de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) de surveillance de 8 villes – PSAS – établit un lien entre particules fines et NOx d’une part et hospitalisation pour causes cardiovasculaires et en particulier l’infarctus.

♦ Plusieurs études (INSERM, France, Recherche, Pays-Bas) publiées en 2007 démontrent formellement le lien entre particules fines , NOx et asthme, allergies et fragilisation de la santé chez les enfants. L’étude réalisée aux Pays-Bas met en corrélation l’apparition d’asthme et d’allergies chez les jeunes enfants avec la pollution produite par les gaz d’échappement des véhicules. Il ne s’agit pas d’une première, mais la pertinence des données de départ la classe au-dessus du lot. Car jusqu’ici, si de nombreuses statistiques ont été publiées au sujet de l’impact que pouvait avoir sur la respiration, notamment de jeunes enfants, le fait de vivre à proximité d’un grand axe routier, aucune n’avait pris en compte la concentration des gaz polluants dans l’air ambiant. C’est maintenant chose faite, et les résultats de cette investigation, produits par une équipe de scientifiques néerlandais et canadiens, ont été publiés le 25 avril 2007 dans l’European Respiratory Journal.

Cette mise en corrélation, M. Bauer et son équipe l’ont effectuée individuellement pour chacun des 4000 enfants suivis, âgés de 0 à 4 ans en prenant essentiellement en compte la présence de particules fines et dioxyde d’azote (NO2). Ces mesures ont été croisées avec les données fournies par les médecins traitants ou la famille, ainsi qu’un questionnaire portant sur les affections enregistrées telles l’existence d’un asthme diagnostiqué, de bronchites, de grippes ou d’eczéma. Les questions portaient aussi sur les symptômes constatés, tels sifflements bronchiques, toux sèche, infections de la sphère ORL ou éruptions cutanées. L’examen était complété par un dosage des IgE, anticorps de l’allergie, chez plus de 700 enfants des tranches d’âge impliquées.

Les résultats de l’étude sont formels : il existe bien une relation quantitative entre l’ensemble des affections précitées et l’exposition à la pollution. En ce qui concerne l’asthme, le risque d’apparition de cette maladie invalidante est majoré de 30 % par rapport aux enfants vivant en milieu sain. Ce risque est augmenté de 20 % pour les autres maladies.

Les chercheurs ont aussi constaté que la vie en milieu pollué selon les critères étudiés avait aussi une incidence sur la sensibilité aux allergènes alimentaires habituels, mais sans établir de corrélation avec le taux d’IgE.

Particules fines et NOx caractérisent la pollution liée au trafic aérien ; elle est similaire au diesel. Cette similitude est soigneusement ignorée pour ne pas affoler les populations survolées qui y sont exposées quotidiennement.

NOx-a-Roissy-2010-AirParif-SDRIFRoissy CDG et ses environs seront en pollution chronique au NO2 en 2010 (avec des conditions météorologiques favorables)- Source AIRPARIF 2007