Le développement spectaculaire, inéluctable et continu du trafic aérien génère malheureusement un accroissement de plus en plus insupportable des nuisances aériennes. Bien que difficiles à mesurer et pour partie subjectivement appréciées, ces nuisances provoquent du stress et une souffrance certaine, vécue et subie chez les riverains des aéroports et ont un impact gravement nuisible à la fois sur leur qualité de vie, leur santé physique et psychique ainsi que sur l’environnement. En dépit des déclarations lénifiantes des autorités gouvernementales et des organisations professionnelles concernées, il n’existe aucune volonté réelle de réduire ces nuisances aériennes qui sont donc hélas vouées à continuer de s’accroître au cours des années à venir. Ces nuisances se traduisent par une pollution sonore, une pollution atmosphérique et une décote relative des biens immobiliers.

Le bruit

La pollution sonore est la plus tangible et la première source de plaintes des riverains. Sont à prendre en considération non seulement le niveau du bruit, mais aussi la durée d’exposition au bruit, laquelle tend à devenir chronique avec l’accroissement du trafic. La pollution sonore accroît essentiellement l’hypertension artérielle et les risques cardio-vasculaires associés, l’anxiété et la consommation de médicaments. En outre, elle est à l’origine de troubles du sommeil et réduirait la capacité d’apprentissage des enfants

Le bruit, fracture environnementale

Le bruit   constitue une composante majeure de ce que l’on peut appeler la « fracture environnementale », les nuisances ou handicaps liés à l’environnement étant souvent rencontrés avec la plus grande accuité dans les quartiers déjà les plus défavorisés, de sorte que les handicaps tendent à s’additionner dans ces quartiers.

La pollution atmosphérique

– au niveau planétaire ou global :

Il s’agit essentiellement de l’effet de serre dû au CO2 au NOx,  particules et traînées de condensations qui sont responsable du réchauffement climatique.

– au niveau régional :

La pollution d’altitudes intermédiaires : il s’agit de pollution au SO2 induisant les pluies acides, et de réactions photochimiques dont les précurseurs sont les NOx et les HC et COV générant l’ozone troposphérique, le mauvais ozone !

– au niveau local :

Elle affecte les usagers des aéroports et les populations survolées en phases approche/décollage, elle comporte essentiellement du CO, des hydrocarbures imbrûlés au roulage et des COV, NOx et des particules fines. C’est elle qui peut avoir un impact sur notre santé. Celui-ci dépend de la durée d’exposition, de l’état général et de l’âge des personnes exposées. La pollution locale peut avoir différents effets ; ils sont liés à une action toxique sur les cellules et à une inflammation des muqueuses. De plus, elle augmente la sensibilité des voies respiratoires aux infections et la sensibilité aux allergènes. Ces effets peuvent se manifester à court terme et à long terme ; ils sont alors le résultat du cumul des niveaux de pollution rencontrés au jour le jour.

Décote relative des biens immobiliers

La valeur des biens immobiliers est amoindrie dans les zones exposées aux nuisances aériennes. Jusqu’à maintenant,la pénurie de logements en Ile-de-France a masqué et atténué le phénomène, mais celui-ci se révèlera au fur et à mesure que la demande de logements sera satisfaite.

L’injustice des nuisances aériennes est triple : les foyers aisés se voient contraints de déménager (déracinement douloureux), les familles qui n’en ont pas les moyens subissent des nuisances croissantes avec leur cortège d’inconvénients et les zones concernées, perdant le bénéfice de la mixité, s’enferment peu à peu dans un ghetto social.

Les impacts des nuisances  sonores aériennes: dépréciation immobilière et inégalité sociale?

Cas des aéroports de Paris-CDG, Paris-Orly, Lyon-Saint-Exupéry et Toulouse-Blagnac
Travail de thèse réalisé par :
Noëlvia SEDOARISOA
sous la codirection des Professeurs
Didier DESPONDS et Pierre ZEMBRI
Cergy, le 29 septembre 2015

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