300 mètres qui pourraient tout changer

10.06.2010 – Le Parisien

Trois cents mètres qui pourraient tout changer. Une étude vient d’être lancée pour relever les trajectoires des avions à l’approche des aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et du Bourget. Une initiative du groupe de travail chargé de mettre en œuvre les engagements du Grenelle de l’environnement dans le secteur aérien.

Cette étude redonne de l’espoir à des milliers de Franciliens victimes de nuisances aériennes.
Représentants de l’Etat, élus et association de défense de l’environnement travaillent sur le projet depuis trois ans. Les contrôleurs aériens guideraient les avions depuis la frontière vers un point donnant le départ de la descente vers l’aéroport situé plus loin. Les pilotes relèveraient alors leur palier d’approche de 300 m. Cette mesure, déjà étudiée à Orly, ne changerait rien pour les riverains directs des plates-formes. Mais elle soulagerait ceux qui vivent à 15 ou 20 km.
En effet, avec 3 à 4 décibels de moins au-dessus de villes comme Meaux, Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) ou Pontoise (Val-d’Oise), les nuisances sonores devraient y diminuer de moitié. En tout, 200000 à 300000 personnes en profiteraient. En revanche, à cause du changement de trajectoire, 2000 à 3000 nouveaux Franciliens pourraient subir les grondements des avions. « Mais l’intérêt général doit primer », a insisté le préfet de région Daniel Canepa.
Pour mettre en œuvre cette mesure, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) procède depuis lundi à des simulations pour déterminer les nouvelles zones de survol. « C’est un vrai big bang pour nous, explique Geoffroy Ville, chef de la mission environnement à la DGAC. Les contrôleurs vont devoir réapprendre par cœur des centaines de trajectoires. » Les associations de riverains, réunies en une entité, la Convergence, doivent présenter le 20 juin leurs propres critères. « Le préfet a dit qu’ils seront pris en compte par la DGAC », assure Alain Peri, porte-parole de l’Association de défense contre les nuisances aériennes (Advocnar), leader de la Convergence.
« Le préfet essaye d’obliger les gens à s’écouter. On sort des querelles de clocher pour trouver des compromis. »
A l’automne, une enquête publique sera lancée en Seine-et-Marne, dans le Val-d’Oise, les Yvelines, l’Aisne et peut-être l’Oise. « Celle réalisée à Orly a permis de conclure que le relèvement des trajectoires diminue les nuisances et le nombre de personnes touchées par le bruit », se réjouit Geoffroy Ville. Si les autorités environnementales et aériennes donnent leur feu vert, le relèvement des trajectoires pourrait être appliqué l’année prochaine.
En parallèle, les jours de faible trafic, la DGAC teste depuis décembre en conditions réelles la procédure de descente continue. Elle permet d’éliminer les paliers pour les avions en approche, diminuant ainsi la consommation de carburant… et surtout les nuisances sonores.
A noter qu’aujourd’hui, une réunion se tient à l’aéroport de Roissy afin d’aborder pour la première fois la problématique des vols de nuit et leur éventuelle réduction.

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