COMMUNIQUÉ
PLAN DE PRÉVENTION DU BRUIT DANS L’ENVIRONNEMENT
DE L’AÉROPORT DE ROISSY
Associations et élus mobilisés pour la santé des riverains
et contre le retour du projet de Terminal 4
En ce jour de lancement de la consultation publique sur le Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) de l’aéroport de Roissy – une quinzaine d’associations de défense des riverains, de défense de l’environnement, d’élus et d’ONG contre l’augmentation du trafic aérien et pour des raisons climatiques et sanitaires se sont rassemblés sur le parvis de la Préfecture du Val d’Oise à Cergy afin de protester contre ce plan. Le préfet du Val d’Oise a refusé de les rencontrer.
Les associations dénoncent ce projet de PPBE car :
- il ne comporte ni objectif de réduction du bruit aérien, ni aucune mesure efficace pouvant faire baisser significativement ce dernier
- il mentionne une augmentation de trafic aérien de +180 000 mouvements/an, soit l’équivalent du trafic prévu par le projet de Terminal 4, une extension de l’aéroport pourtant abandonnée il y a un an par le gouvernement. Cette mention doit être retirée.
Un PPBE aéroport établi pour une durée de 5 ans est censé évaluer, prévenir et réduire le bruit aérien dans l’environnement. Or le premier plan pour Roissy adopté en 2016 est un échec : entre 2013 et 2019, le trafic aérien a connu une forte croissance[1] ainsi que la population impactée dans sa santé de jour comme de nuit par le bruit aérien. Rappelons qu’1,4 million de Franciliens sont exposés à des niveaux de bruit très supérieurs aux recommandations de l’OMS à cause du trafic de l’aéroport de Roissy (Source Bruitparif). De plus, sous les couloirs aériens de Roissy, les Franciliens perdent jusqu’à 3 années d’espérance de vie en bonne santé[2].
De plus, le projet de PPBE mentionne une croissance de trafic de 180 000 mouvements/an identique au projet de Terminal 4, pourtant abandonné pour raisons climatiques par le gouvernement. “On ne peut plus continuer à étendre les aéroports”, estimait Barbara Pompili qui annonçait cet abandon il y a un an. C’est d’ailleurs ce que confirment deux études publiées par des ingénieurs et chercheurs du secteur aérien, qui montrent que la technologie ne permettra pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’aviation si le trafic augmente[3][4].
L’Etat français engage directement sa responsabilité sur la signature de ce PPBE. Ce plan qui scellera notre sort pour 5 ans ne peut pas être adopté en l’état !
Nos revendications
- Prise en compte des valeurs-guide de l’OMS pour la réalisation des cartes de bruit
- Plafonnement du trafic de Roissy à 500 000 mouvements annuels.
- Plafonnement du trafic nocturne à 30 000 mouvements annuels entre 22h et 6h, à l’instar des aéroports de Francfort, Heathrow, Madrid …
- Adoption d’un échéancier de réduction du trafic nocturne dans l’objectif d’aboutir à un couvre-feu entre 22h et 6h.
- Interdiction d’une nouvelle catégorie d’avions bruyants la nuit de 22h à 6h[5].
Contacts presse:
Françoise Brochot – ADVOCNAR – Groupe G.A.R.E : 06 79 51 25 60
Audrey Boehly – Collectif NON au T4: 06 77 81 49 40
Luc Blanchard – FNE-Ile-de-France : 06 63 07 25 87
Eugénie Ponthier – Collectif d’élus pour le climat contre le Terminal 4 : 06 75 75 15 03
Citations:
A l’unanimité, les associations ont voté contre le projet de PPBE en CCE le 18 janvier et l’avis de la commission a été défavorable. Nous attendons maintenant un plan efficace pour réduire la pollution sonore et protéger vraiment la santé des populations survolées.
Françoise Brochot – ADVOCNAR
Nous ne sommes pas dupes, et la perspective de croissance du trafic à Roissy inscrite dans le PPBE montre qu’après avoir annoncé l’abandon du Terminal 4, l’Etat compte faire revenir ce projet par la fenêtre.
Audrey Boehly – Collectif Non au T4
L’Etat ne peut pas laisser l’activité de l’aéroport de Roissy se développer au détriment des habitants, de leur santé et du climat.
Elisabeth Furtado – Les Amis de la Terre Val d’Oise
Il n’y a pas de solution à court terme pour permettre à l’aviation de respecter l’Accord de Paris sans réduire le trafic aérien.
Virginie Gansmandel – Greenpeace Paris
Le bruit est un problème de santé publique au même titre que la pollution de l’air. 20 ans après la directive européenne sur le sujet, il est grand temps que les pouvoirs publics prennent des mesures à la hauteur des enjeux !
Claude Carsac – FNE IDF
Par notre présence devant la Préfecture du Val d’Oise aujourd’hui, nous affirmons une nouvelle fois notre engagement pour préserver le cadre de vie et la santé de nos concitoyens. A l’heure des bonnes résolutions et de la prise de conscience globale des enjeux écologiques, le PPBE doit contribuer plus fortement à protéger les populations impactées par le bruit !
Eugénie Ponthier – Collectif d’élus CCEET4
Associations signataires:
[1] 2013 : 478 306 mouvements / 2019 : 504 836 mouvements
[2] 2019-02-09 – Impacts sanitaires du bruit des transports dans la zone dense de la région Ile-de-France.pdf (bruitparif.fr)
[3] Pouvoir voler en 2050. Quelle aviation dans un monde contraint ? Shift project, mars 2021.
[4] Référentiel Aviation Climat, ISAE SUPAERO, septembre 2021.
[5] Avions dont la marge cumulée est inférieure à 13 EPNdB