20.10.2018 Le Parisien

L’aéroport Roissy – Charles-de-Gaulle s’agrandira encore avec l’ouverture progressive, à partir de 2024, du terminal géant T4. Objectif : 40 millions de voyageurs supplémentaires par an.

Rajouter l’équivalent d’Orly sur le territoire actuel de Roissy : c’est le projet pharaonique dévoilé par Aéroports de Paris (Groupe ADP), avec son terminal T4 à Roissy. Un chantier dont les premiers coups de pioches seront donnés à l’été 2020, pour une ouverture progressive du bâtiment de 2024 à… 2037.

Car il faut bien vingt ans pour boucler un projet de cette ampleur : le T4, c’est, à terme, 40 millions de voyageurs en plus par an. En 2017, Roissy Charles-de-Gaulle a accueilli 69,5 millions de voyageurs. Alors que le Groupe ADP entame cette semaine les premières campagnes de sensibilisation, voici les grandes lignes de ce que sera le futur Terminal 4.

Où sera-t-il construit ? Entre les pistes et le terminal 2. Il prendra la place du terminal 3 qui sera détruit, ainsi que des parkings et de quelques autres bâtiments. Il s’étendra sur une immense superficie de 167 ha, soit l’équivalent de 235 terrains de football.

A quoi ressemblera-t-il ? Après le terminal « roue de vélo » du T1 et ses satellites, les terminaux éclatés des T2 de A à G, le T4 sera lui « intégré ». C’est-à-dire qu’il n’y aura qu’un seul bâtiment central avec des cheminements pour aller ensuite jusqu’aux avions. « Nous avons mis sur la table 14 plans différents, avant de faire notre choix », indique-t-on chez ADP. Devant le T4, une esplanade paysagère est prévue, et, sur les toits, des panneaux solaires ou espaces végétalisés. « Rien n’est figé », insiste-t-on au sein du Groupe ADP.

Comment pourra-t-on y accéder ? La route actuelle sera prolongée jusqu’au T4, sans être enterrée. Côté transports, en 2030, la ligne 17 du métro Grand Paris Express devrait être construite, et une gare dans ce nouveau T4 est prévue. « Le T4 sera un argument majeur pour accélérer le calendrier de la ligne 17 du métro (prévu à Roissy en 2030, NDLR) et le bouclage de la Francilienne », vante ADP.

Qu’est-ce que ça changera à Roissy ? 500 mouvements d’avions en plus par jour et jusqu’à 40 millions de voyageurs supplémentaires par an sont annoncés, sans construire de nouvelles pistes. Mais les 4 pistes actuelles (2 au nord, 2 au sud) seront exploitées à plein régime. En 2017, il y a eu 480 000 mouvements d’avion (atterrissage ou décollage), soit environ 1 300 par jour. D’ici à 2030, il pourra y en avoir 680 000, donc 1 800 par jour. Ce qui fait craindre des nuisances supplémentaires pour les riverains, en termes de bruit et de pollution. « Nos prévisions restent inférieures au plafond prévu par le plan d’exposition au bruit », défend ADP.

Est-ce que ça va créer des emplois ? Oui, assure ADP. Au-delà de la seule construction de l’immense bâtiment, le T4, c’est, à terme, 50 000 emplois directs en plus sur la plateforme de Roissy (commerces, sécurité, aiguilleur du ciel, agents d’escales, etc.), et même 225 000 si l’on ajoute les emplois indirects induits par le nouveau terminal.

Quelles sont les prochaines étapes du projet ? ADP a saisi la commission nationale du débat public (CNDP), qui mènera une concertation du 7 janvier au 7 avril 2019. Puis les travaux commenceront à l’été 2020, pour une ouverture progressive du T4, d’abord en 2024, puis en 2028-2030 pour le bâtiment principal, et en 2033-2037 pour l’ouverture totale.

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