10.07.2019 – Le Parisien
L’association milite pour la mise en place d’une fiscalité écologique au niveau européen alors qu’Air France déplore un frein à la compétitivité.
Le gouvernement vient d’annoncer la mise en place d’une écotaxe sur les billets d’avion qui devra rapporter 180 M€ par an à partir de 2020. « Un premier pas positif vers l’application du principe pollueur-payeur » salue l’Association de défense du Val-d’Oise contre les nuisances aériennes (ADVOCNAR). Mais ces 180 M€ « ne couvrent qu’une très faible part des coûts externes (bruit, pollutions, émissions de gaz à effet de serre) infligés par ce mode de transport », évalués à plus de 4 M€ par un rapport récent commandé par la commission européenne. « Il faut aller plus loin !, estime ainsi l’ADVOCNAR qui milite pour « la mise en place d’une fiscalité écologique au niveau européen ».
« Contrairement à ce que prétendent les acteurs de l’aérien, la mise en place de taxes sur l’aérien n’affecte ni le niveau d’emplois, ni le niveau du PIB européen. Tous les emplois non créés dans l’aérien du fait de cette taxation sont créés dans d’autres secteurs, et la même compensation existe pour le PIB », conclut l’association, en s’appuyant sur une autre étude commandée par la commission de Bruxelles.
Un frein à la compétitivité pour Air France
Air France, dont le siège social est à Roissy, a également réagi à cette annonce. « Cette nouvelle taxe pénaliserait fortement la compétitivité d’Air France, alors que la compagnie a besoin de renforcer ses capacités d’investissement pour accélérer la réduction son empreinte environnementale, notamment dans le cadre du renouvellement de sa flotte », a réagi la compagnie. Elle estime que cette taxe engendrerait un surcoût de plus de 60 M€ par an pour le groupe. « La France compte parmi les pays taxant le plus le transport aérien en Europe », souligne également Air France. Elle ajoute que le poids des cotisations sociales y est plus élevé qu’ailleurs.
« La décision du gouvernement est d’autant plus incompréhensible que cette nouvelle taxe sur le transport aérien devrait financer des modes de transport concurrents dont le transport routier et non la transition énergétique dans le domaine aérien », ajoute-t-elle.