22.03.2022 – Le Parisien 95

Cergy, ce mardi. Une délégation représentant une vingtaine d’associations de riverains a déposé leur avis défavorable ce mardi 22 mars alors que s’achève la consultation publique sur le nouveau plan de prévention au bruit de l’aéroport Paris Charles-de-Gaulle. ADVOCNAR.

La consultation publique sur le nouveau plan de prévention du bruit de l’aéroport Paris Charles-de-Gaulle se termine ce mardi à minuit. Des associations de riverains ont déposé ce matin leur avis défavorable en préfecture. Elles considèrent que le document présenté manque de mesures efficaces.

Par Marie Briand-Locu 

« Ce plan est indéfendable, soutient Audrey Boehly du collectif Non au T4. Des élus, la métropole du Grand Paris et l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) partagent nos inquiétudes sur la hausse du trafic. Démocratiquement, ce serait impensable qu’il ne soit pas révisé ! »

La consultation publique sur le nouveau plan de prévention du bruit de l’aéroport Paris Charles-de-Gaulle (PPBE) s’achèvera à minuit ce mardi 22 mars. Afin de « marquer symboliquement » cette clôture, une délégation représentant une vingtaine d’associations de riverains a déposé dans la matinée son avis défavorable sur ce plan à la préfecture de Cergy.

Près de 1 500 avis ont été déposés

En tout, 1 430 avis ont été déposés dans le cadre de cette consultation sur le site du gouvernement. « Mais c’est sans compter ceux déposés en préfecture, notamment des mairies », précise Françoise Brochot de l’ADVOCNAR, un collectif de riverains. Une vingtaine de mairies, les communautés d’agglomération Plaine Commune (Seine-Saint-Denis), Val Parisis et la Métropole du Grand Paris ont aussi exprimé leur désapprobation.

Parmi leurs requêtes, les associations veulent que la perspective d’une augmentation du trafic à 180 000 mouvements supplémentaires par an soit retirée de ce document. « Cela signifierait passer de 500 000 en moyenne avant la crise à 680 000 à longs termes par an. Cette hypothèse n’a rien à faire dans un PPBE, pointe Françoise Brochot. Ce chiffre correspond à ce qu’on aurait eu avec le maintien de la nouvelle piste T4. Or, ce projet a été abandonné. Envisager cette hausse, c’est revenir sur une promesse qui nous a été faite par le gouvernement ! »

« Trois ans de vie en bonne santé sont perdus à cause des couloirs aériens »

Comme l’ACNUSA la semaine dernière, les associations et élus font aussi part de leurs craintes sur le fait que les résultats attendus de ce PPBE ne sont pas clairement détaillés. « C’est pourtant obligatoire dans le Code de l’environnement », s’agace le collectif Non au T4. « On s’alarme du manque de mesures sérieuses, accuse de son côté Françoise Brochot. On demande un plafonnement à 30 000 mouvements d’avions la nuit. Puis, on aimerait tendre progressivement vers un couvre-feu. »

À l’heure où la question climatique s’impose dans la présidentielle, Audrey Boehly tient à souligner que les mesures pour réduire le bruit sont aussi bénéfiques pour le climat. « Ce n’est pas possible de réduire les émissions sans diminuer le trafic. C’est une question de santé publique grave, alerte-t-elle. Il y a urgence à agir. Trois ans de vie en bonne santé sont perdus à cause des couloirs aériens. »

« On espère que tous ces avis seront pris en compte »

Le sénateur du Val-d’Oise Rachid Temal (PS) a lui aussi écrit au préfet pour signaler son opposition à ce plan. « On assiste à un grand écart qui n’a pas de sens. La plateforme aéroportuaire comptabilise près de 91 000 emplois directs et pourtant, seuls 13,8 % sont occupés par des Valdoisiens alors qu’ils représentent 90 % de la population impactée par les nuisances », relève le socialiste.

Il considère que ce PPBE « doit impérativement être revu, notamment s’agissant des vols de nuit, afin de gérer l’urgence. » « On espère que tous ces avis seront pris en compte, confie Audrey Boehly. On sait déjà que ce plan ne sera pas efficace s’il reste en l’état vu son contenu insignifiant. »

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